de Triste Tristan

Paol Keineg

Donner du poids aux seins
les relever à deux mains —
la vie aux champs
un peu rude
où les vaches pissent —
Iseut en a mal au ventre
de vivre écartelée
ventre à vendre pas à vendre,
l'objet du désir de tous
vit sous les branches.





Retour de la clarté de la lune
très ronde, et dispensant du moi —
les yeux ronds étonnés
voient au loin les satellites —
marrant, le réel exsangue.





Maisonnette pour deux coeurs —
se taisent ou s'insultent,
reculent devant l'unité du récit —
l'ermite à l'ecart,
le bon dieu de bon sang de bonsoir
le bon diseur de repoussoir —
reposoir en la forêt du Morrois,
ça n'arrête pas de pisser — il bande
ll arc très haut, elle prend la flèche.





Clavicules, sternum, seins de l'homme —
Iseut anale, orale, sociale, sportive,
tripotée près des fontaines —
se plaint: bouge-toi de là,
grand sauvage — ses zones
érogènes plantées d'ajonc —
faut lire:
il marque le terrain de son urine,
elle se lève sur les pattes de derrière.





Oreille contre terre
la mise à nu de qui on trahit —
déshabiller les fesses
dans la tradition lyrique
cris sublimés
en objet de science —
mal aux testicules
de tant aimer la poésie.





Uniformément rose
la langue
abuse — corps glorieux
séparés à la hanche —
cervelles magistrales
l'imagination
marche
à grands coups de sexe.





Le houx enseignant n'enseigne pas —
elle pose la tête sur ses genoux,
ferme les yeux au sommeil —
se voudrait grand vide olfactif
femme amphibie.